Pascal Fivel – Kinésithérapeute
Dès le début de mon activité de kinésithérapeute, mon premier souci a été de réaliser des soins aussi efficaces que possible. Aussi, lorsqu’en 1989, en tant que patient en demande de sédation de douleurs post-traumatiques, j’ai découvert la Microkinésithérapie, son efficacité immédiate sur ma pathologie m’a incité à m’y intéresser.
Durant la formation, j’ai été immédiatement séduit par le discours de Daniel Grosjean, car il exprimait clairement ce que je ne me donnais pas le droit de penser et d’expérimenter, en particulier les notions d’unicité et d’interdépendance de l’être humain, ainsi que le délicat chemin qui remonte du symptôme aux causes. Dans mon allégresse d’être efficace et reconnu par mes patients, j’acceptais l’affirmation comme quoi la correction tissulaire effectuée par l’homme de l’art provoque la conscientisation et la guérison des troubles y compris émotionnels et relationnels du patient. L’apprenti gourou aurait pu continuer son petit bonhomme de chemin si sa petite fée intérieure n’avait persévéré dans son intention de le ramener dans le droit chemin en continuant d’appuyer sur sa touche “mal de tête, comme serrée dans un étau, avec sifflement d’oreille”, pour lui faire intégrer que, bizarrement, les “miracles” que la Microkinésithérapie opérait chez les autres ne marchaient pas sur lui.
Aussi, quand je consultais pour la énième fois un microkinésithérapeute en la personne d’André Perceval, le fait que, sans me connaître, il puisse retrouver les blocages et leurs causes périnatales déjà découverts par mes amis microkinés me fit pressentir avec effroi, redouter, puis espérer et accepter avec soulagement que le microkinésithérapeute ne fait pas de miracle presse-bouton sur ses patients. Autrement dit, l’individu reste libre et souverain quant à la recherche ou le maintien de sa santé et de son évolution personnelle. J’étais soulagé de constater que notre évolution passait par la reconnaissance, le ressenti et l’acceptation de nos émotions, car ce chemin, même s’il est difficile et parfois douloureux, est le seul qui nous mène à la liberté, la maturité et la responsabilité.
A la suite de cette prise de conscience personnelle et professionnelle, j’ai choisi d’interrompre temporairement mon activité libérale, conscient de m’être engagé sur une mauvaise voie quant à mes motivations et conscient du chemin personnel qu’il me restait à parcourir avant de pouvoir accueillir des personnes souffrantes avec l’énergie du coeur. Pour avancer sûrement sur ce chemin, je fais appel, en tant que personne en recherche, à la richesse de deux techniques proches que je pratique avec bonheur, la Restauration Somato Psychique (RSP), de filiation microkiné, et la Kinésiologie. Aussi m’a il paruT intéressant d’analyser les particularités et les indications de ces deux techniques, afin de vous en faire profiter.
Après une présentation succincte de la kinésiologie, de son originalité, nous pourrons mettre en valeur les points communs aux deux techniques, ainsi que leurs différences et leurs indications propres, afin de pouvoir utiliser à bon escient leur complémentarité.
La Kinésiologie
Son originalité découle de l’utilisation d’un test de verrouillage musculaire, reflet de la réponse adaptée ou non de l’individu à un challenge proposé par le testeur. Cette réponse binaire, oui ou non, fort ou faible, permet de guider de manière fiable le testeur-thérapeute dans toutes les étapes de son intervention auprès du testé-patient :
- détermination de l’objectif de séance,
- chronologie des interventions successives en fonction des déséquilibres objectivés dans les domaines énergétiques, structurels, émotionnels et hygiène de vie considérés comme des causes primaires.
Les techniques de corrections ne sont pas propres à la Kinésiologie, mais inspirées du gros bouquet de thérapies alternatives qui fleurissent dans le champ de conscience actuel, médecine chinoise, diverses psychothérapies, ostéopathie, élixirs de Bach, constellations familiales… La liste n’est pas exhaustive et dépend du niveau de connaissance instantané de chaque praticien. J’ai intégré par exemple la RSP dans ma grille de lecture.
Points communs à la RSP et la Kinésiologie :
- – Mode binaire de la réponse : tissu libre ou pas, verrouillage musculaire présent ou absent.
- – Nécessite une demande claire et précise pour obtenir une réponse fiable.
- – Relativité des réponses en interaction permanente avec l’instant, le lieu, le motif du rendez vous, la personnalité du deux acteurs.
- – Agissent grâce à l’énergie vitale de l’individu, que l’on peut définir comme l’interface entre l’esprit et le corps, l’implié et le déplié, le non-manifesté et le manifesté.
- – Possibilité d’interprétation des troubles émotionnels avec datation.
Particularités de chaque technique :
RSP
- – Ecoute plutôt qu’interrogation. La personne nous parle de ses souffrances par l’intermédiaire de ses tissus. Nous recueillons l’information.
- – Originalité de la correction tissulaire par re-présentation à l’organisme d’une agression similaire en mode infinitésimal.
- – Interprétation des désordres émotionnels plus fine.
Kinésiologie
- – Interrogation plutôt qu’écoute. Bien que ce soit les tissus de la personne qui nous renseignent sur les priorités thérapeutiques, c’est le thérapeute qui décide du contenu de sa grille de lecture personnelle.
- – Investigation plus large des causes de désordre possible. Une carence en oligo-éléments peut-être d’un symptôme la cause à traiter prioritairement, et la Kinésiologie va l’objectiver rapidement.
Conclusion et propositions :
Il peut être intéressant d’utiliser le test kinésiologique pour mettre en place un objectif de séance affiné, correspondant bien à la demande profonde de la personne qui consulte, pour s’assurer de manière fiable que l’on ne passe pas à côté d’un déséquilibre prioritaire d’hygiène de vie, ou de structure que l’on corrigera alors avantageusement grâce à la micro.
Egalement outil pédagogique pour démontrer comment une émotion peut affecter l’énergie vitale, en réalisant un test avant et après avoir demandé à la personne de penser à une scène pénible, par exemple. Ensuite, lorsque les causes émotionnelles et relationnelles ressortiront, la RSP révèlera alors toute sa valeur.