Gilles Foirest – Kiné ostéopathe

Depuis le début de ma carrière, j’ai toujours trouvé que la technique la plus simple et la plus merveilleuse était le massage. Les patients venaient vers moi parce que je massais. Les patients parlent beaucoup pendant le massage et très vite, je me suis rendu compte que c’était cela leur apportait beaucoup, bien plus que le massage lui-même.

Avec l’ostéopathie, j’ai continué à découvrir, à approfondir le fonctionnement du corps humain. J’ai découvert le MRP, le crânien, le viscéral … Ces techniques nous permettent de devenir de bons techniciens. Nous sommes à l’écoute du corps physique du patient mais on ne l’écoute pas lui. Je me rendais bien compte qu’il me manquait quelque chose pour traiter un patient dans sa globalité. Comment faire avec ces patients qui en sont à leur 3ème kinésithérapeutes, qui vont régulièrement chez l’ostéopathe, chez le médecin et qui ne guérissent jamais vraiment ?

J’ai découvert la RSP par hasard : « voilà ce je cherche ! ». Aucune formation jusque là proposait de mettre en relation l’émotionnelle, le psychique et le corps physique. La formation effectuée, il fallait me lancer et me rendre compte par moi-même d’une part si j’étais capable de réaliser un bilan complet et si mon ressenti était correct et voir d’autre part les résultats obtenus et ce qu’ils pouvaient apporter au patient.

Pendant les stages, mes sensations étaient bonnes mais je mettais du temps, ne maitrisais pas encore bien l’interprétation des bilans et j’avais l’impression de bloquer pour dater les évènements. Mais mon impatience m’incitant à me lancer, je démarre mon premier bilan.

Choix du patient : je décide de proposer un bilan à une de mes patientes qui n’en peut plus de vivre avec ses douleurs. Elle vient au cabinet depuis de nombreuses années régulièrement pour lombalgies, dorsalgies, NCB, céphalées …Une douleur qui se balade… Puis en février 2008 lumbago aigu et sciatique à droite : les problèmes s’aggravent, les traitements deviennent lourds (cortisone , infiltrations ,centre antidouleur … ). Les antidépresseurs font leur apparition. Juste avant le bilan, à l’interrogatoire, elle se plaint de douleurs dans les sacro-iliaques, L4-L5, les jambes lourdes, douleurs sur D5, C5-C6 avec irradiations vers l’épaule droite. Elle dort très peu la nuit et donc très fatiguée dans la journée. Certains jours, elle estime sa douleur à 9,5 sur 10 ! Sacrum en torsion mais adaptatif et tension sous occipital à droite.

Premier bilan

Au niveau des dates, rien ne ressort sur le coup et je n’insiste pas car je ne suis pas sûr de moi.

Verbalisation : adolescence difficile avec perte de son père alcoolique et colérique avec de nombreuses disputes. Prise en charge de ses sœurs car elle est l’ainée. Mariage avec un non voyant. Elle s’est toujours occupée des autres mais elle s’efface par rapport aux autres. Non réalisation de soi.

Après 1 semaine, la douleur est passée à 5 ou 6 sur 10 et c’est plus supportable. Les jambes sont toujours lourdes mais elle se sent un peu mieux. Le sacrum est toujours en torsion, la tension sous-occipitale aussi ; mais il s’est passé quelque chose. On décide de faire un autre bilan un mois plus tard.

Deuxième bilan

1986 ressortait déjà au premier bilan. On retrouve de l’AP3, AB1. Rupture, boule dans la gorge… pleurs. Elle se ferme un peu puis verbalise : grosse déception sentimentale avec tentative de suicide. Puis son père décède l’année qui suit. L’année 1986 est la pire de sa vie. Elle a très peu parlé de ça depuis.

Après la séance, fortes douleurs pendant une journée puis ça diminue. Elle passe à 4 ou 5 mais de temps en temps seulement et elle se sent beaucoup mieux. Visage plus lumineux, souriante. Elle n’a presque plus les jambes lourdes. Les nuits sont moins agitées. Elle a encore un peu mal dans le bas du dos mais supportable. Ce qui me surprend le plus, c’est que je ne retrouve pas son sacrum en torsion (à peine une semaine après le second bilan) et le tirage sous occipital à droite a presque disparu. Le crâne est plus souple. Elle revit me dit-elle.

Conclusion

Un tel résultat pour mon premier bilan m’a vraiment surpris et encouragé, donné confiance. Par rapport à la datation, je me fais confiance désormais. La RSP me donne dans cet exemple tout ce que j’en attendais. Le fait d’arriver à corriger un sacrum, à modifier un MRP juste en travaillant sur l’émotionnel m’a vraiment surpris et en même temps, m’a confirmé concrètement ce que je pensais sur le fonctionnement du corps humain.

Cette formation sera un tournant dans ma carrière professionnelle et dans ma vie personnelle.