Isabelle Viaud – Kinésithérapeute
Introduction :
La RSP prend en considération l’individu dans sa globalité. Nos maux étant le reflet des désordres psycho émotionnels, inscrits dans nos cellules de manière plus ou moins consciente (plutôt moins que plus d’ailleurs !), il peut être intéressant de mettre en relation nos conditionnements archaïques avec certaines Chaînes Organo Musculaires. Ces COM sont très révélatrices de cette proximité entre « l’animal » qui vit en nous et « l’être » qui nous habite…
Synthèse du fonctionnement du cerveau archaïque :
Il est important de se rappeler que ce que nous sommes aujourd’hui en tant qu’êtres humains, résulte d’une succession d’adaptations à la pression du milieu qui nous entoure. Et que nous portons en nous les mémoires cellulaires du fonctionnement de chacun de ces stades d’évolution. Avant de devenir humains, nous étions des invertébrés unicellulaires qui ont évolué vers l’éponge, la méduse. Puis nous sommes devenus des vertébrés : poissons, reptiles, pour enfin nous transformer en gros mammifères !
Notre cerveau archaïque pourrait être défini comme une forme de mémoire synthétique de toutes ces étapes devant répondre à une problématique essentielle :
assurer la survie de l’espèce…
Ce cerveau, à qui l’espèce humaine doit le fait d’être toujours sur terre, n’a cependant plus un fonctionnement adapté à notre troisième millénaire. Sa faille principale est d’être resté « bloqué » dans le temps aux environs de La Préhistoire. De plus, tout comme les autres « parties » de l’inconscient, il ne fait pas de différence entre le réel, le virtuel, le symbolique et l’imaginaire. Il n’a pas non plus de notion du temps (invention humaine qui diffère selon les localisations) et il intervient lorsque l’individu n’est pas conscient du problème de survie qui se pose.
Alors que de quiproquos ! Car pour lui…
Tout est question de vie ou de mort…
Il faut dire qu’aux temps préhistoriques, le danger de mort était « Le Problème Existentiel » de nos ancêtres. Notre Totor, appelons le ainsi c’est plus sympathique, se révèle donc un garde du corps très efficace, mais complètement en décalage par rapport à notre réalité de 2010 ! Sa mission, qu’il accepte depuis la nuit des temps et qui n’a rien de romantique , consiste à
Maintenir l’individu en vie le plus longtemps possible afin qu’il se reproduise.
C’est le ressenti de l’individu qui est primordial …
Et qui diffère en fonction de sa structure. Totor n’a pas accès à notre réalité, c’est-à-dire à ce qu’il y a dans notre psyché consciente ; il va réagir à une donnée essentielle :
le stress
Le stress est amené par le vécu de la personne dans sa réalité, c’est à dire dans sa carte du monde personnelle. Il ne doit pas durer trop longtemps pour le cerveau archaïque, car il pourrait entamer sérieusement les fonctions vitales, du fait entre autre chose, de « l’échauffement » cérébral qu’il induit.
On peut mourir de peur comme le dit si bien l’expression ! La preuve en est, avec ces soldats retrouvés morts sur des champs de batailles, alors qu’ils ne souffraient d’aucune blessure…
Totor va donc chercher à faire baisser ce stress le plus vite possible mais … à sa manière, et c’est bien là le problème. Pour cela, il va commencer par analyser le ressenti viscéral de l’individu : ce qui se passe « dans ses tripes » de gros mammifère lorsqu’il a peur. Car le stress, c’est tout simplement de la peur. En fonction de cette analyse très basique et animale, il va mettre en place une stratégie pour le diminuer au plus vite. Et là les ennuis peuvent commencer ! Car cette stratégie peut être à l’origine de pathologies, comportements négatifs, etc…
Il peut être amené à envoyer une information à certaines cellules pour qu’elles augmentent en nombre, ou au contraire, qu’elles diminuent. Je vous laisse imaginer les implications physiques que cela peut engendrer…
C’est comme si, et c’est ma vision personnelle ramenée à la RSP, cette analyse inadaptée de la situation empêchait le système réparateur de se mettre en action convenablement.
COM et notion de survie
A partir de ces données, certaines COM se rapprochent aisément de cette notion de survie que Totor affectionne tant. Chaque élément en décodage étant analysé à partir de sa fonction première.
– AB1 – Epiphyse : en RSP elle est liée à la notion de rupture et de fin. En décodage biologique, c’est la glande du temps qui passe, avec la peur de la mort qui peut y être associée.
– AB3 – Hypophyse : en RSP elle correspond aux idéaux affectifs. En décodage, elle gère entre autre la régulation hormonale de ce qui touche à la maternité. Or d’un point de vue archaïque, l’idéal féminin, pour avoir une chance de survivre, s’inscrit obligatoirement dans la maternité. Les « femelles »stériles pour Totor ne servent à rien! … Et n’ont donc aucune raison de vivre.
– V2 – Gros Intestin : en RSP il est symbole de retenue, de rigidité qui peut aboutir somatiquement à une constipation. En décodage, cette même constipation peut avoir une origine territoriale : impossibilité à marquer son territoire ailleurs que chez soi, car cela équivaut à provoquer l’autre sur son propre terrain. Et comme on ne connaît pas forcément l’issue d’une bataille, mieux vaut se retenir.
– V5 – Bronches : en RSP, elles se rapportent à l’expression de l’individu. En décodage, l’une des tonalités est « le conflit de dispute » : par exemple, j’ai envie de crier donc de m’exprimer, mais je me tais par peur des conséquences en terme de sanction (donc de survie). Et l’on peut crier grâce à l’air emmagasiné dans nos bronches bien sûr.
– V8 – Foie : en RSP, c’est la peur du devenir. En décodage, l’une des fonctions du foie est de filtrer pour métaboliser le nécessaire au fonctionnement de l’organisme. Lorsque l’individu est dans un ressenti de manque, qui ne peut être analysé par Totor que comme une période de disette même s’il s’agit d’un manque affectif, le foie peut augmenter son nombre de cellules. Ceci afin d’être plus performant, pour extraire le maximum du minimum dans le but de survivre; c’est le conflit de manque par peur du devenir.
– V12 – Pancréas : en RSP = regrets éternels. En décodage, le pancréas dans sa fonction exocrine peut être considéré comme le producteur de « destop » du tube digestif. Or un ressenti de quelque chose d’ignoble à digérer (ou d’interdit à digérer en fonction du contexte de mémoire familiale par exemple), amènera presque immanquablement une notion de regrets, qui peuvent être éternels si la personne n’arrive pas, au propre comme au figuré, à digérer ce morceau .
– SA – Sphincter anal : en RSP c’est « avoir le cul entre deux chaises ». En décodage, l’anus correspond chez l’animal à sa carte d’identité : c’est en se reniflant cette zone, que les animaux savent dans quel « état d’esprit » réciproque ils sont. Or, on affirme pas franchement son identité lorsque l’on a le derrière entre deux chaises !
– BA3 – Surrénales : en RSP c’est la notion de défaitisme, de résignation, de renoncement. En décodage dans leur fonction de production de cortisol, qui est l’hormone du danger latent, les surrénales peuvent être en hypocorticisme, et l’on retrouve alors une notion principale, qui est de ne surtout pas bouger de place (passivité) , pouvant se traduire par un comportement dépressif. Ne pas bouger pour ne pas se faire repérer par le prédateur et donc se mettre en danger de mort. On y retrouve l’idée de résignation et d’immobilisme pour survivre.
– BA5 – Rein : en RSP, c’est la solidité et la force. En décodage, l’une des tonalités de conflit sur le rein est l’anéantissement qui se rapporte à la lutte pour l’existence lorsque l’on a tout perdu par exemple… L’eau est vitale et sera filtrée au niveau des reins. Sans eau l’individu est condamné à mourir et, si la personne est dans un ressenti d’avoir tout perdu, les reins peuvent éventuellement se bloquer pour retenir au maximum l’eau afin de résister le plus longtemps possible.
– BA6 – Vessie : en RSP comme en décodage, on retrouve la délimitation du territoire. D’un point de vue animal, le territoire est indispensable à la survie. Sans territoire, en effet, pour l’animal, il est impossible de se nourrir, de se reproduire, etc…
Conclusion
Ces exemples démontrent bien la proximité, lors d’un bilan émotionnel en RSP, entre les COM et nos fonctionnements archaïques. Le ressenti de chaque individu dépend de sa structure, de son histoire. C’est d’ailleurs ce qui rend chaque être unique, malgré certains programmes qui restent identiques à la base pour tout le monde. Pour mieux se connaître et avancer sur le chemin de sa vie, l’alliance des connaissances apparaît comme un atout. Et n’est-ce pas justement cette démarche de connaissance de soi , que l’on appelle « le Développement Personnel »?.
N.B : toutes les références au décodage biologique sont issues des travaux de Laurent Daillie que je remercie encore pour tout ce que j’ai pu apprendre à son contact. Laurent Daillie : La Logique du symptôme – Editions Bérangel