Gaston LEBOIS – Ostéopathe
Pourquoi la RSP ?
Cela fait maintenant plusieurs années que je cherche à remettre en question ma façon
de travailler, le pourquoi de ce que je fais et mon action auprès de mes patients. Je me sens
bien dans ce que je fais mais j’aimerai aller plus loin da ma compréhension de l’être humain,
trouver des moyens thérapeutiques simples car je pense que tout est en nous et qu’il suffit de
trouver le bon « code » pour que le patient puisse lui-même faire le chemin vers la guérison.
Il me semble que la RSP réponde à mon questionnement. Elle me permet d’être à l’écoute du corps, de déchiffrer ses messages, de défricher l’ensemble des informations qu’il me donne à l’instant « T » et proposer au patient une synthèse, le code, qui va l’aider à aller plus loin dans son histoire.
La lecture des ouvrages d’André Perceval, la Santé du Bon Sens et Ecoute Toi pour Guérir, m’a convaincu du bien fondé de cette formation.
Un cas concret en RSP d’urgence
Joëlle vient me consulter pour une séance d’ostéopathie pour que je puisse traiter ses
douleurs chroniques du dos. Comme à chaque séance, depuis que j’ai fait ma formation en
RSP, je pratique un protocole d’urgence.
A la première écoute, émotion et date de l’événement précises, elle me révèle qu’elle
n’est qu’un « accident de la guerre d’Algérie ». Sa maman ne désirait pas un enfant à ce
moment là, trop tôt pour elle. Elle a été conçue pour permettre à son père de revenir plus
rapidement d’Algérie où il effectuait son service militaire.
La deuxième écoute nous invite à visiter cette année 1988. Elle n’arrive pas à avoir
d’enfant et, après toute une série d’examens, se résigne à avoir recours à la fécondation in
vitro. C’était la première de la région et elle devra supporter tout au long de son
hospitalisation le défilé incessant de toute sorte de gens venant admirer la « FIV ».
La troisième écoute, en 1992, Joëlle se trouve en pleine séparation. Au « hasard »
d’une réconciliation (un seul acte aura suffi), elle se retrouve enceinte et attend son deuxième
enfant. Cette grossesse va déclencher chez elle un sentiment de culpabilité par rapport à son
premier enfant.
Le coaching sensoriel
Avec les différents outils dont je dispose avec le coaching, je vais pouvoir accompagner ma patiente dans son cheminement. La base en sera une écoute attentive pour pouvoir, en reprenant ses mots par un jeu de questions réponses et de reformulations, déterminer ses limites et lui apporter des ressources là où elle se trouve en difficulté.
Il me sera possible de l’accompagner dans les « rôles » qu’elle joue dans sa vie, dans ses attitudes, ses représentations, ses compétences, ses motivations, ses capacités, ses valeurs ;
visiter ses différents domaines de vie afin de découvrir les limites et les ressources de chacun
d’eux; et trouver les ressources de communication situées dans les dix couches d’énergies que
je dois parcourir ou renforcer.
RSP et Coaching
Deux écoutes sont nécessaires : celle du corps et celle des mots que le patient va utiliser pour exprimer son ressenti. Sa douleur chronique lombaire est un message à elle toute seule. Cette zone correspond, dans la plupart des cas, à une somatisation du mal être dans le nid familial, une difficulté à s’y réaliser.
Dans cet exemple, le fait que sa mère ne souhaite pas d’enfant et qu’on lui ait souvent répéter qu’elle était « un accident de la guerre d’Algérie » va entrer en cohérence avec le fait qu’elle ait des difficultés à mettre au monde un enfant. La RSP nous donne des informations et nous permet de les rattacher à un élément déterminant : le cycle de démarrage. Une conception mal engagée pour diverses raisons peut déclencher un processus de perturbation qui pourra se répéter dans des conditions analogues : conception du premier enfant nécessitant une FIV.
Il va falloir l’accompagner en dehors de tout jugement, l’un des principes mêmes de la RSP, et lui apporter les outils dont elle va avoir besoin pour se reconstruire. Il faudra lui expliquer qu’elle a choisi ses parents, choisi de vivre ce qu’elle a vécu afin qu’elle accepte ensuite que la non réussite de son désir de mettre au monde son enfant n’est que le résultat de son vécu intra-utérin. Il n’y a donc pas lieu qu’elle culpabilise d’avoir eu recours à la FIV pour son premier enfant.
Après avoir identifier le « code » et établi une cohérence entre les différents événements identifiés avec la RSP, l’écoute active et les outils du coaching vont permettre d’accompagner Joëlle dans sa prise de conscience, la compréhension en remettant dans l’ordre chaque strate du millefeuille de sa vie, et l’acceptation de son histoire.
Conclusions
Le thérapeute en RSP doit se trouver à l’écoute et rester simple. Il n’a pas à prendre le
pouvoir qui n’appartient qu’au patient. Mon rôle est d’être ce bain révélateur qui va permettre
à ce vieux négatif de mettre en évidence les différentes ombres et faire apparaître aux yeux du
patient cette photo en noir et blanc de sa vie.