- 211 – Les émotions
- 212 – La neuro gastro entérologie
- 213 – Les somatisations
211 – les émotions : un système d’information
Les émotions sont des sentiments que nous éprouvons à un moment ou à un autre. Elles peuvent être un sentiment intime et subjectif que l’on ressent ou éprouve, l’expression de réactions somatiques ou comportementales comme la défense ou l’attaque. Les émotions sont constantes comme les sensations qui se rapportent au physique. Elles passent souvent inaperçues car elles ne posent pas de problème. Lorsqu’elles nous dérangent, nous tentons de les arrêter ou de les transformer. Mais qu’elles nous dérangent ou pas, elles jouent le même rôle. Elles nous informent que nous sommes atteints par les choses, leur intensité étant révélatrice du degré d’atteinte et de résonance. Ceci nous renvoie à un vécu dont la signification subjective est suffisamment importante pour que nous soyons ainsi remués. La RSP, la Restauration Somato Psychique, nous permet de les démasquer.
Tout comme nous avons plusieurs types de sensations qui nous renseignent sur les divers aspects de la réalité (vue, ouïe, odorat, toucher, goût, mouvement), nous avons divers types d’émotions qui fournissent des informations spécifiques. Elles surviennent à l’occasion d’un contact avec le monde extérieur mais peuvent aussi l’être par ce qui se passe en nous : une pensée, un souvenir, une anticipation, une douleur… De toute façon, l’émotion a toujours la même fonction, elle nous informe, et nous est un instrument très précieux pour nous orienter. Sentir une tristesse permet d’identifier ce qui manque et nous aide à choisir les actions appropriées pour y remédier. La RSP possède les outils et propose des pistes de résolution.
Un choc émotionnel précis ou bien le stress déclenchent les affections d’alerte. Chacune de ces situations provoque des réactions biochimiques :
- l’augmentation de la fréquence cardiaque,
- de la sécrétion d’adrénaline dans les vaisseaux
- l’élévation de la tension artérielle.
Ces réactions entraînent la dilatation des artères coronaires, des bronches, des pupilles, des zones musculaires concernées et du cerveau. L’individu mobilise toutes ses forces vives quelle que soit sa réponse : la fuite ou l’attaque. Un orage hormonal déferle alors dans l’organisme sollicitant une multitude de neurotransmetteurs pour mieux le préparer. Pendant ce temps, nos activités perceptives, intellectuelles et affectives, sont suspendues au profit de l’attention portée à cette situation d’urgence. Ces états d’alerte se rattachent à la peur du chômage, aux conflits affectifs ou familiaux, à l’anxiété professionnelle ou à l’angoisse existentielle. Si cette situation n’est que passagère, elle ne causera pas de danger au contraire d’une situation chronique qui verra le système de défense se retourner contre soi-même et devenir autodestructeur.
Les émotions chroniques vont provoquer l’effondrement des défenses naturelles en épuisant les glandes surrénales qui vont secréter de manière excessive et permanente des corticoïdes et . Elles vont fragiliser le terrain et prédisposer à la déminéralisation osseuse tout comme l’hypertension artérielle occasionner des dommages aux vaisseaux sous pression et provoquer des accidents vasculaires. Les organes prioritaires, le cerveau, les poumons ou les muscles, sont mis sous tension par le stress qui les fragilise à petit feu et les lèse de façon irréversible. Les systèmes de défense s’altèrent :
- Le thymus ne protège plus l’organisme contre les bactéries ni les virus ;
- La moelle osseuse fabrique moins de globules blancs.
- La rate ne remplit plus son rôle de filtre sanguin.
- Les amygdales ne sont plus un rempart contre les germes et les bactéries…
Les examens médicaux s’avèrent négatifs et pourtant les fonctions sont perturbées. Inconsciemment, le malade va utiliser le maillon le plus fragile de la chaîne pour fixer son appel affectif, son point de cristallisation de la défaillance. La RSP est tout à fait apte à identifier son origine.
212 – La Neuro Gastro Entérologie ou le deuxième cerveau
Etats-Unis, 1999. Le Professeur Michael Gershon, neuro-gastro-entérologue à l’université de Columbia – New-York – qualifie pour la première fois l’intestin de “deuxième cerveau”. Au-delà de son rôle dans la digestion, le microbiote joue un rôle prépondérant dans les fonctions métaboliques, immunitaires et également neurologiques.
L’intestin et le cerveau sont en interaction permanente. Cette connexion bidirectionnelle se fait, avant tout, par les voies sanguines et nerveuses sympathiques (nerf splanchnique) et parasympathiques (nerf vague), via la sécrétion et la libération de certaines molécules. 95% de la sérotonine, l’hormone du « bonheur » ou la dopamine, celle du plaisir immédiat, deux hormones indispensables à notre santé psychique, sont produits au niveau de l’intestin et prennent part aux échanges entre le cerveau et l’intestin.
Entre le cerveau et l’intestin, un troisième acteur s’est glissé : le microbiote intestinal qui prendrait part également à ce mystérieux dialogue. Il correspond aux 100 000 milliards de micro-organismes qui colonisent le tube digestif. Les bactéries y sont largement représentées, avec plus de 1 000 espèces et 7000 souches différentes parmi lesquelles on retrouve essentiellement les familles des Bactéroïdètes et des Firmicutes.
Le bon rapport entre ces souches différentes et ces deux familles est primordial pour favoriser l’équilibre de notre santé. Dès lors qu’il est rompu, on parle de dysbiose, à l’origine de nombreuses conséquences sur la santé. Sa participation à l’axe intestin-cerveau conduit même à penser qu’en cas de déséquilibre, il pourrait jouer un rôle dans certains troubles psychiques fréquemment rencontrés, comme le stress ou l’anxiété et de nombreuses maladies neurologiques et psychiatriques.
Avec ses 200 millions de neurones, l’intestin dialogue avec le cerveau et participe à la régulation de nos émotions. Elles se logent aussi dans notre intestin. 80 % de ces cellules nerveuses sont chargées de transmettre des informations depuis notre intestin jusque dans notre cerveau. Face à des situations de stress ou d’anxiété, notre cerveau va renvoyer des messages à notre intestin. Conséquences : ce dernier va se contracter, provoquant des spasmes et modifiant le transit intestinal…
En période de stress ou de dépression, le système digestif produira également davantage de ghréline, une hormone qui contrôle l’appétit et la perte de graisse… Santé psychique, digestive et métabolique… Tout est intimement lié !
“Le rôle du microbiote intestinal dans les maladies psychiques – dépression, syndrome anxio-dépressif) ou les troubles du comportement alimentaire (anorexie mentale, boulimie) sont ainsi de nouveaux axes de recherches“, retrace Francisca Joly Gomez, gastroentérologue et nutritionniste, professeur en nutrition à L’Université Paris VII Denis Diderot.
213 – Manifestations : les somatisations
Toute activité mentale, tout désir, peuvent être considérés comme une quantité d’énergie qui, une fois créée, cherche à s’épuiser dans un passage à l’acte. La non-réalisation de ce désir, par opposition à la réalité (désir inaccessible), ou par opposition morale (désir interdit), transforme cette énergie en tensions. Ces dernières, et les frustrations qui les accompagnent, peuvent faire souffrir l’individu. Pour atténuer cette souffrance, un mécanisme psychique, le refoulement, se met en œuvre et relègue ces désirs non satisfaits et les tensions qu’ils engendrent dans l’inconscient. Mais ils ne meurent pas pour autant. Ils restent au contraire actifs et cherchent, de manière compulsive, à se réaliser.
“Les contenus inconscients ne sont pas accessibles à la connaissance consciente, mais se manifestent, agissent et exercent une influence sur le corps, sur l’équilibre psychique, sur les comportements et attitudes du sujet par des symptômes divers, des somatisations” écrit A.Ancelin Schutzenberger – (Aïe mes aïeux – édition Deslée de Brouwer).
Le travail de recherche consiste à rendre conscient des contenus inconscients, à remonter jusqu’à la source d’un trouble ou d’un symptôme. C’est ce que propose la RSP.
“Quand on suit une analyse, écrit A.Ancelin Schutzenberger, on avance mais on ne sait plus où et, tout d’un coup, le sens émerge comme s’il y avait (Lacan) un point de Capiton joignant plusieurs épaisseurs du vécu et le sens devient lumineux… reliant le conscient et l’inconscient”.
Toutes les émotions non exprimées s’impriment dans nos tissus et vont être réactivées lors d’événements analogues avec l’événement primaire. Les énergies liées aux désordres psychologiques enfouis s’expriment par des tensions qui conservent une activité. Ces tensions ne meurent pas et cherchent à s’exprimer en influençant le comportement ou en utilisant l’enveloppe corporelle et ses divers moyens d’information.
Ces symptômes ou ces somatisations ne doivent pas nous laisser indifférents mais au contraire nous inciter à les identifier. Ils peuvent évoluer des troubles fonctionnels sans gravité, dysfonctionnement physiologique, organique et psychosomatique, jusqu’à l’établissement d’une lésion organique caractérisée avec l’installation de déformations structurelles.
La maladie est souvent subie comme un événement extérieur mais en fait c’est en nous qu’elle se situe. Il dépend de nous de la maîtriser et de la contrôler, si non, nous ne nous appartiendrons plus. Alors, pour ne pas rester sourd à ces signaux qui cherchent à nous interpeller, essayons d’en préciser certains mécanismes. Pour plus de clarté, nous tenterons de répondre à trois questions :
- Où ?
- Quand ?
- Comment ?