Je me trouvais ce matin-là dans le Sud de la France et devais retourner en Savoie dans l’après-midi. Je fus alerté par le voyant « frein » qui s’alluma sur mon tableau de bord. Je me rendis rapidement chez le concessionnaire le plus proche qui, branchant sa mallette électronique, m’informa qu’il fallait que je lui laisse ma voiture pour la journée. Comme ce n’était pas possible, il me dit que je pourrais rentrer chez moi en faisant attention. De retour en Savoie, j’allai voir mon garagiste qui, l’informant de ce qui s’était passé, fit un test visuel et alla chercher une ampoule pour remplacer celle de mon feu arrière défectueuse !

Cette métaphore traduit assez bien ce que nous vivons aujourd’hui dans le domaine de la santé. Le premier intervenant s’est conduit comme un technicien en suivant son protocole, le second plus comme un thérapeute en écoutant mon récit et en faisant appel à son expérience. Il est évident que la mallette électronique peut être d’un grand secours et apporter un éclairage pour porter un diagnostic et adapter le traitement. C’est le côté technique de la santé, le parcours fléché du cabinet médical en passant par le laboratoire d’analyse et les examens radiologiques.

Aujourd’hui, on s’attache plus à découper l’organe en souffrance qu’à écouter les souffrances de son propriétaire. Car enfin que sont nos maux sinon des situations non satisfaisantes qui peuvent prendre la forme de malaise (passager), de mal être (chronique), de maladie (pathologie) et s’exprimer par la douleur, la souffrance, le dysfonctionnement organique ou autre.

Il est bien sûr nécessaire de traiter le symptôme, objet de la consultation du patient, en lui apportant les soins adaptés qui permettront d’activer le processus de cicatrisation tissulaire. Mais il pourrait être judicieux, dans un grand nombre de cas, de se poser la question du « pourquoi », d’essayer d’identifier ce qui a pu prédisposer à ces symptômes et fragiliser l’organisme pour éviter la récidive et la chronicité :

– Pourquoi une entorse de cheville sans choc violent alors que nous avons un système proprioceptif très performant ? – conflit de territoire

– Pourquoi une rupture du LCA sans « plaquage » ? – très souvent en lien avec un sentiment de colère ou d’injustice tout comme les atteintes musculaires et tendineuses.

– Pourquoi une hernie discale ? – il faut six à douze ans pour la faire « flamber ». On retrouve un conflit familial refoulé.

– Pourquoi une lombalgie ? – c’est le siège de la réalisation de soi dans le nid familial et beaucoup n’en sont que la conséquence d’un désordre de ce type.

– Pourquoi une cervicalgie ? – beaucoup d’entre elles sont plus la conséquence d’anxiété ou de stress que d’un conflit articulaire.

– Pourquoi une périarthrite ? – bien souvent liée à un conflit qui n’a pas été exprimé ou n’a pas pu l’être par manque d’assurance

– Pourquoi une tendinite ? – un encrassage inflammatoire lié à une résignation

– Pourquoi un coup de déprime et de stress ? – peut-être une incapacité à gérer au mieux une situation

– Liste sans fin …

Le rôle du médecin et du thérapeute n’est-il pas de créer les conditions propices pour que le patient puisse s’autoguérir ? Se poser ces questions élargit déjà le champ des réponses à apporter. C’est ce que propose la RSP : donner aux thérapeutes des moyens d’investigation supplémentaires pour proposer des réponses adaptées tout en respectant le corps physique.  

La RSP trouve toute sa place dans la palette thérapeutique en complément de la médecine. En écoutant le patient, en décryptant son message « subconscient », elle permet de mettre des mots sur les maux et d’aider ainsi le patient à prendre conscience de la relation qui existe entre les événements actuels avec ceux enfouis du passé. Elle lui propose des pistes pour qu’il devienne acteur de sa guérison et se libère de ses schémas perturbateurs, le tout dans un profond respect de son identité et de son histoire.