Les somatisations ne se manifestent pas n’importe où et ne sont pas le fruit du hasard. La RSP a pu identifier le mécanisme qui les guide. Elles correspondent à ce que vit le patient en utilisant le maillon fragile de la chaine. Il ne faut pas confondre la cause avec la zone en souffrance et ne pas croire que le dernier geste effectué soit à l’origine de l’émergence d’une douleur. Une tendinite peut survenir à la suite d’une série de mouvements répétitifs . Dans ce cas, elle s’atténuera dès que le système réparateur aura rempli sa mission. Elle perdurera si sa cause est autre, le point de cristallisation corporelle n’étant pas si anodin qu’il n’y paraît. Que ce soit à droite ou à gauche, au niveau des membres ou de la colonne vertébrale, il existe des pistes que la RSP est en mesure de nous aider à mieux identifier.
Notre corps est constitué de Chaines Organo Musculaires, les COM en RSP. Elles associent des pièces osseuses, des muscles, des vaisseaux, des nerfs à un organe. La médecine chinoise, quant à elle, décrit les méridiens, des circuits empruntés par l’énergie pour assurer le bon fonctionnement de l’organisme. Les vaisseaux sanguins ou circuits nerveux étudiés en anatomie en sont un autre exemple.
Ces chaines communiquent entre elles, se succèdent pour remplir une fonction et s’enrichissent, ce qui fait que le point d’impact peut migrer. En effet, le choc initial peut toucher n’importe quel endroit d’une chaîne et se propager fort loin de son lieu d’origine. Il ne se manifeste pas n’importe où mais choisit le maillon le plus approprié pour émerger.
C’est ainsi qu’une sciatique peut trouver son origine au niveau de la colonne cervicale. C’est la correction de la lésion primaire qui entraînera la cessation de la douleur dans la zone du maillon faible. Il ne faut donc pas s’étonner si tant de désordres persistent malgré les actions conjuguées de divers intervenants sur le siège même de la douleur.
- 231 – La colonne vertébrale
- 232 – Les membres inférieurs
- 233 – Les membres supérieurs
- 234 – La latéralité
231 – somatisations rsp et la colonne vertébrale
L’empilement des vertèbres les unes sur les autres ainsi que leur forme ne sont pas fortuits. La colonne présente des courbures qui définissent sa force, sa résistance et sa mobilité. De leurs amplitudes dépend l’harmonie. Les troubles fonctionnels qui siègent à son niveau ne présentent pas tous, aux examens pratiqués et les radios en particulier, des signes structurels. Pour mieux le comprendre, il suffit de revenir aux émotions repoussées. La pression émotionnelle s’ajoutant à la pression mécanique, la conjugaison des deux se traduit par une surcharge dont la douleur en est la conséquence. Et comme la colonne est elle-même une chaîne en rapport avec les organes, donc le psychisme, elle apparaît comme un lieu privilégié des messages que le mental nous adresse.
La région cervicale reste le lieu d’expression favorisé de l’anxiété et de l’angoisse. La tension émotionnelle figeant les muscles crâniens, ceux de l’occiput en particulier, limite la mobilité de la boite crânienne. Un transfert des pressions s’opère vers le segment cervical. Cet excès de charge accentue la pression mécanique et occasionne des douleurs ou des troubles fonctionnels comme à chacun des étages vertébraux. Une grande quantité de vertiges sont les conséquences de « la vie qui vacille ».
La zone scapulaire, entre la nuque, les épaules et le sommet du dos, s’avère être le lieu d’extériorisation des émotions affectives enfouies. Si elles ne sont pas exprimées par la parole ou le geste, elles nous informent par ce biais qu’il nous faut réagir ou… souffrir.
Le segment dorsal commande aux organes digestifs et s’avère être le support des frustrations : qu’elles soient liées au vide affectif, à l’échec, à la colère, à la contrariété… Elles mettent en route l’interrupteur « on » pour nous informer et nous alarmer qu’il serait bon de réagir et de régler notre problème. Cette zone correspond au sommet de la courbe cyphotique, l’arrondi du dos, véritable clef de voûte de la colonne soumise aux pressions mécaniques. Nous retrouvons en RSP l’alliance douloureuse de la pression émotionnelle qui augmente la pression mécanique. Il est toujours possible de manipuler ces étages vertébraux en situation de blocage, mais les insatisfactions associées à ces maux ne s’envoleront pas.
La région lombaire, bien que résistante, est souvent fragilisée. Elle est l’un des lieux de manifestation prépondérant de deux organes, le pancréas – la réalisation de soi – et l’utérus chez la femme ou la prostate chez l’homme – le nid familial. Les lombalgies signent, dans la grande majorité des cas, une souffrance émotionnelle qui touche la famille proche. C’est l’une des raisons les plus fréquentes en RSP.
Quant aux hernies discales, six à douze années sont nécessaires pour les fabriquer. Le mécanisme est souvent le même : une pression émotionnelle constante finit par avoir raison de la solidité structurelle du couple vertèbre-disque. Les muscles courts se contractent et perdent leur élasticité. Ce n’est pas grave si cet état ne dure qu’une ou quelques journées, mais beaucoup plus s’il perdure dans le temps.
Les hernies ne siègent d’ailleurs pas n’importe où : au niveau cervical en C5-C6, siège d’une souffrance affective importante, et au niveau lombaire en L4-L5 et L5-S1 pour une difficulté à se réaliser et à trouver sa place dans le nid familial. La grosse hernie avec délabrement des tissus n’est pas guérissable autrement que par l’intervention chirurgicale, ce qui n’est pas le cas des petites hernies qui peuvent revenir au stade de protrusion, un simple bombement discal, et de protrusion à celui d’état normal.
232 – somatisations rsp et les membres inférieurs
Ils ont la particularité de devoir, à la fois, porter la partie supérieure du corps et supporter le contre appui lors du contact avec le sol. Ils ont des contraintes importantes. Pour faire face, ils sont deux mais ne vont faire plus qu’un au niveau de la colonne. Ils allient la force à l’équilibre qu’ils doivent constamment maintenir lors de la station debout et de la marche. Ils ne sont pas avares d’indications.
Les somatisations au niveau des hanches expriment une souffrance du nid également. Il n’est pas rare, dans les cas d’arthrose de cette articulation, que nous puissions identifier des traces de ce type de souvenir.
Notre capacité à faire face à l’autre s’exprime au niveau des genoux. Ils réunissent la cuisse et la jambe, supportent le poids et les pressions qui viennent du haut et les contraintes du contre appui qui viennent d’en bas. Ils peuvent donc ployer sous la charge et se dérober, entraînant des lésions structurelles. Bien campé sur nos jambes, nous pouvons montrer une certaine assurance ou bien ployer sous la charge.
Les subluxations rotuliennes sont de plus en plus fréquentes. Cette pathologie nous invite à fouiller les méandres du psychisme et de la mécanique. Elles ont supplanté, chez les jeunes filles surtout, les déviations scoliotiques de la colonne vertébrale. L’embryologie, l’étude du développement de la cellule et des tissus, apportent ses éclairages. Elle décrit de part et d’autre de l’axe médian du tronc des bandelettes latérales à l’origine des organes de la sphère génito-urinaire : glandes mammaires, surrénales, reins, gonades, utérus et prostate. Une différence de tension entre la bandelette droite et celle de gauche peut engendrer une déviation de la colonne.
Elle nous rappelle que certains de ces organes ont migré d’une position initiale à une position définitive plus haute, les reins, ou plus basse, les gonades. Justement, les Com des organes génitaux urinaires sont localisées sur les fémurs et les muscles “vastes” forment les chefs latéraux du quadriceps qui recouvre toute la partie antérieure de la cuisse. Une différence de tension entre la partie interne – muscle vaste interne – et externe – muscle vaste externe – est susceptible d’entraîner une modification des tensions sur la rotule et, à terme, une déviation en subluxation. Cette hypothèse ne semble pas si sotte que cela puisqu’un nombre de plus en plus grand de subluxations apparaissent alors que celui des scolioses et attitudes diminue.
En contact direct avec le sol, le pied est l’empreinte de l’individu qui marque son territoire. Un changement de direction non désiré peut être facteur de dommages. Laissons de côté les traumatismes purs et regardons de plus près ceux qui ont un lien avec le psychisme. Combien de patients se sont « tordus » la cheville simplement en marchant dans la rue !
Ainsi cette jeune fille de douze ans qui s’en est faite une de cette manière. Après recherches, il s’avéra qu’elle avait pour origine une grave altercation, remontant à dix-huit mois plus tôt, entre ses parents. Ceux-ci devaient se séparer quelques mois plus tard. La veille de son entorse, sa maman l’informa qu’elle déménageait pour s’installer dans une autre ville. La cheville et le pied correspondent au territoire. Le sien était fragilisé par leur mésentente et le fut plus encore à l’annonce de l’éloignement de sa maman. Elle n’avait pas les moyens de se défendre et son entorse était un moindre mal, un signal, un message, une alarme à sa détresse. Traiter le problème émotionnel limiterait beaucoup d’entorses récidivantes…
233 – somatisations rsp et les membres supérieurs
A la différence des membres inférieurs qui travaillent en appui, les membres supérieurs œuvrent en suspension tels une flèche de grue. Les muscles et les tissus mous qui les maintiennent au tronc restent les supports privilégiés des manifestations de nos souffrances.
L’algie de l’épaule signe notre incapacité à exprimer aux autres ce que nous ressentons. La structure musculaire et tendineuse qui maintient le membre supérieur à l’omoplate et au thorax, au fil des semaines, des mois ou des années, se fragilise, s’enflamme, se détériore jusqu’à se rompre. L’un des muscles les plus touché se trouve être le supra-épineux qui est porteur de « la force d’expression ». Le mode silence ne lui va pas et fragilise sa structure. Quant aux muscles biceps, le court et le long, ils expriment un silence affectif.
Le coude est au membre supérieur ce que le genou est à l’inférieur, une articulation intermédiaire soumise au changement d’orientation. Les groupes musculaires du coude ont plutôt tendance à l’inflammation, une souffrance aggravée du tendon au moindre mouvement. Une douleur siégeant au bord externe, type épicondylite, s’apparente plus à des ennuis matériels, des émotions viles et non exprimées. Le bord interne l’est plutôt avec la vitalité, la peur morbide. Laissons à ceux qui pensent que ces pathologies sont liées à la répétition de mouvements et posons-nous la question : mais que fait le système réparateur ? A la base, dans la très grande majorité des cas, nous retrouvons une colonie d’émotions liées aux contraintes matérielles, au vide affectif, à l’existentiel.
Les doigts de la main peuvent aussi nous livrer des informations. Le pouce représente les vaisseaux, la « vitalité ». Dressé comme le faisaient les empereurs romains il indique que tout va bien et, comme le gladiateur, qu’il est en vie. Tourné vers le sol, il signe la mort, l’échec, la fin. L’arthrose de la colonne du pouce est souvent la manifestation d’une relation « en berne ». Voilà six mois que Marie, une jeune retraitée, ne pouvait plus jouer du piano, son pouce gauche la faisant souffrir. Le traitement mit à jour le conflit avec sa fille qu’elle ne voyait plus et qui remontait à cette période. Une semaine plus tard, elle reprenait le piano.
L’index montre la direction à suivre comme le gros intestin qui assure le cheminement des matières. Mais il peut aussi signifier réprimande et rigueur s’il est dressé et menaçant. Le majeur est le doigt du cœur, de l’affect et de la sexualité. L’annulaire est celui des chaînes ou de la liberté, celui du choix, celui du poumon. L’alliance maritale est un choix et un engagement. Elle peut être source de développement de la personnalité ou au contraire une prison contraignante dans laquelle s’enferme l’individu. Quant à l’auriculaire, il est le support de l’intestin grêle, celui de l’exquis avec le petit doigt en l’air à l’heure du thé ou bien celui qui ne sert qu’à se nettoyer l’oreille.
Que la lésion soit musculaire, tendineuse, ligamentaire ou osseuse, que son origine soit mécanique, physiologique ou psychique, sa localisation est très souvent une information précieuse nous permettant d’identifier et de mieux comprendre le mécanisme perturbateur.
234 – somatisations rsp et la latéralité
Un dernier élément est à prendre en compte dans ce rappel succin des somatisations, celui de la latéralisation, c’est-à-dire le côté de l’atteinte. Un grand nombre de réflexions ont été menées sur le sujet. Là non plus, le hasard ne semble pas avoir de prise. D’ailleurs comment pourrait-il y en avoir quand on regarde de près à l’organisation du cortex cérébral même s’il est d’une grande complexité.
C’est comme une carte à puce qui ne se contente pas de reproduire ce qu’on lui a appris, mais qui apprend parce qu’il pense. Il contient trois milliards de cellules nerveuses grises qui constituent les différents centres de commande et de sensibilité et se répartissent en deux hémisphères. L’un est plus développé : pour le droitier, c’est son hémisphère gauche et vice versa pour le gaucher. Le plus développé a la charge de la pensée, de la logique, du langage et touche à ce qui est rationnel, conscient et volontaire. L’autre pilote l’imaginaire, l’artistique, l’espace, l’intuition, l’affect, la mémoire et gère tout ce qui touche à l’irrationnel, l’inconscient et l’involontaire. Ces deux hémisphères coopèrent pour apprendre.
L’expérience recueillie avec la RSP au cours de toutes ces années d’observation nous amène à proposer un principe simple, clair et précis, validé dans plus de quatre-vingt-quinze pour cent des cas : chez le droitier, toute perturbation siégeant sur l’hémicorps droit se trouve en relation avec une personne du sexe masculin ou bien avec une autorité hiérarchique. Chez le droitier masculin, ce peut être aussi une difficulté à assumer sa propre « virilité ».
Quant aux pathologies situées sur l’hémicorps gauche, leur relation est établie avec une personne du sexe féminin. Chez la droitière, ce côté gauche peut également signifier un embarras à assumer sa « féminité ». Pour le gaucher, il convient d’inverser les côtés. Chez l’ambidextre, il vaut mieux ne pas s’en soucier pour le pas l’induire en erreur.
En invitant le patient à regarder de plus près, il lui est possible de retrouver la personne qui est la raison ou la cause de ces dysfonctionnements. Ainsi un confrère manifestait des troubles essentiellement sur son côté gauche qui se rapportaient aux difficultés de communication qu’il avait eu avec sa mère. Cette constatation se vérifie dans notre pratique quotidienne. Si nous reprenons l’exemple d’une sciatalgie, une douleur irradiant de la région lombaire vers le pied du même côté, il y a fort à parier que chez le droitier, une atteinte du même côté sera en rapport avec un être masculin, et à gauche avec un élément féminin.
La latéralité observée en RSP donne des indices sur l’origine de la perturbation en permettant d’identifier de « quel côté » vient l’agression et, par la même occasion, qui est l’agresseur.