54.03 – les couleurs

Lise Verhulst – Kinésithérapeute

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser au sujet de la couleur en parallèle à la restauration somato-psychique, je ne savais pas vraiment où cela me mènerait. Eh bien, le sujet est tellement vaste que je pourrais encore travailler dessus pendant plus d’un an. Je pourrais étudier chaque couleur et son effet, dans un sens puis dans l’autre. Prendre la couleur par son aspect énergétique, physiologique ou encore émotionnel. En bref, j’ai fait ce que je pouvais sans me noyer complètement dedans.

Dans la Restauration Somato-Psychique telle que nous l’avons vu, la couleur intervient de deux façons.
La première est plutôt une sorte de guide, un outil qui nous aide à nous organiser, à classer et à visualiser les relations qui existent entre les chaines organo-musculaire.

La deuxième intervention de la couleur a lieu lorsqu’il s’agit de donner le message positif au patient. La couleur servira alors de support à l’intégration de ce message par l’inconscient. La couleur est un outil de potentialisation du message, de la séance. Dans cette démarche le patient choisit, par notre intermédiaire, une couleur parmi les cinq qui représentent les cinq éléments de la médecine chinoise (vert – rouge – jaune – blanc – bleu).

Nous savons que les couleurs peuvent nous influencer, alors finalement, que représentent-elles vraiment pour nous ces couleurs ? Pourquoi celles-ci et pas d’autres?

Nous savons qu’à la vue de certaines couleurs cela génère des réactions, elles vont stimuler ou apaiser des émotions en nous. Serait -il alors possible de proposer d’autres couleurs afin d’utiliser cette ressource plus particulièrement? Peut-être même que c’est en réalité déjà le cas sans que nous en ayons conscience. Car si on reprend les cinq couleurs et que l’on place des expressions en parallèle, on peut y voir une sorte continuité.

Par exemple, en partant du bois (vert) qui représente la colère et l’injustice, on verbalise “voir rouge” qui nous lie au feu. Dans un feu (rouge) mal vécu on peut se retrouver “jaune cocu”, ce qui nous renvoie à la terre (jaune). Avec cette notion de difficulté liée au savoir-faire, on peut éprouver “l’angoisse de la page blanche” et arriver vers le métal (blanc). Lorsque nous avons un souci d’expression, l’outil proposé sera de mettre nos ressentis par écrit, de les écrire à l’encre bleue. L’eau (bleu) qui est plutôt l’élément de la dépression, de la dépréciation quand il est en difficulté nous renvoie vers le bois lorsqu’on pourrait proposer à cette personne de “se mettre au vert” pour aller mieux.

La question est donc de savoir s’il serait possible de développer encore plus cet outil, de l’affiner afin qu’il devienne un plus grand allié. Dans un premier temps, je vous propose de développer les caractéristiques de notre façon de percevoir la couleur. Ensuite je survolerai quelques étapes de l’évolution dans le temps de l’utilisation de la couleur. Et enfin je décrirai les effets des cinq couleurs utilisées en Restauration Somato-Psychique. Je terminerai par une conclusion proposant plusieurs ouvertures.

1 – Qu’est-ce que la couleur ?

La couleur c’est de la lumière, ce sont des longueurs d’ondes de lumière pour être plus précis. Ces longueurs d’ondes sont parfois courtes et fréquentes, parfois hautes et diffuses. Chaque couleur a sa propre longueur d’onde et sa propre fréquence. La différence entre les couleurs est liée à leur différence de longueurs d’ondes voyageant à des vitesses différentes. La somme de toutes ces ondes donne une lumière blanche.

Newton démontra que la couleur provient de la lumière qui se réfléchit sur les objets. Donc, quand nous regardons un objet, la couleur que nous voyons dépend de ce qu’il nous renvoie. Les objets ont des couleurs différentes car ils absorbent certaines longueurs d’onde de la lumière et en réfléchissent d’autres. Les objets qui nous apparaissent  blanc sont ceux qui réfléchissent toutes les couleurs, les noirs les absorbent toutes, donc aucune lumière ne se réfléchit. Ceci explique également qu’il est déconseillé de porter du noir au soleil.

La couleur est donc le fruit de l’interprétation que le cerveau fait de la lumière captée et transmise par nos yeux. C’est la raison pour laquelle nous ne voyons pas les couleurs dans l’obscurité. En théorie on peut dire que la couleur n’existe pas, ce n’est qu’une création de notre cerveau tentant d’interpréter les signaux de lumière qu’il reçoit.

Le spectre de la couleur se situe entre 400 nanomètres (violet) et 700 nanomètres (rouge foncé). Un nanomètre représentant un milliardième de mètre. C’est la seule partie visible de l’énergie du soleil.
Au-delà du spectre visible il existe le rayonnement infra-rouge (au-delà du rouge) que nous associons à la chaleur et le rayonnement ultra-violet (en deçà du violet) que voient certains oiseaux et insectes.

11 – Ses caractéristiques :

La couleur se caractérise par trois éléments :
– Sa teinte (bleu, vert, …) qui dépend de la longueur d’onde de celle-ci et nommée également couleur spectrale.
– Sa luminosité (pourcentage de blanc contenu dedans).
– Sa saturation (pourcentage de gris).

Notre propre perception visuelle est également liée à 3 paramètres : La température de couleur de la source lumineuse, l’interprétation complètement subjective de notre cerveau et la nature de l’objet.

12 – Ses fonctions dans la nature :

Selon Charles Darwin, dans la nature la couleur a trois grandes fonctions :

– L’attraction : Pour survivre une espèce doit s’accoupler. La couleur est donc là pour attirer le partenaire. Prenez l’exemple du paon qui déploie ses plumes et ses magnifiques couleurs afin d’attirer sa femelle. – La protection (camouflage) : certains animaux changent de couleur comme le phasme, le caméléon afin de se cacher des prédateurs mais aussi pour pouvoir s’approcher au plus près de leur proie. Ce qui est le cas pour le renard polaire qui devient blanc en hiver. – La protection (alerte) : dans la nature la couleur est un signe d’avertissement. Le jaune, l’orange et le rouge sont synonymes de danger. Plus la couleur est intense, plus le signal du danger est fort. Si on ajoute du noir à ces couleurs, on renforce encore le signal (araignée veuve noire, guêpe).

2 – Trois grandes phases dans l’histoire des couleurs

21 – Son histoire

La plus grande partie de ce que l’on sait sur la lumière et la couleur provient de Isaac Newton (1642-1727). Il a élucidé le mystère de l’arc en ciel, mit en place le premier diagramme circulaire des couleurs plaçant les couleurs primaires à l’opposé de leurs couleurs complémentaires et montrant que chacune peut renforcer l’effet de l’autre par contraste. Par exemple un bleu mit en face d’un orange parait encore plus bleu et l’orange parait encore plus orange.
Les sept couleurs de l’arc en ciel (rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet) qui définissent le “spectre de la couleur” ont été définies en faisant référence à la Grèce antique qui croyait en un lien entre les couleurs, les notes de musique, le système solaire et les jours de la semaine.

C’est Johann Wolfgang Von Goethe (1749-1832) qui commence à parler de la couleur comme une expérience émotionnelle que chacun de nous perçoit différemment. Il chercha à théoriser le pouvoir de certaine couleur à susciter certains sentiments. Goethe ouvre la porte au monde de la psychologie des couleurs moderne.

Le plus grand penseur de la psychologie des couleurs est le psychiatre Suisse Carl Jung (1875-1961). S’appuyant sur les travaux d’Hippocrate, il divise les quatre tempéraments en types de personnalités en lien avec la couleur et s’en sert pour expliquer les motivations internes du comportement humain.

– Bleu froid : pas de parti pris, objectif, neutre, analytique – Vert terre : calme, tranquille, apaisant, réconfortant – Jaune soleil : joyeux, exaltant, fougueux, enthousiaste – Rouge feu : positif, déterminé, téméraire, sûr de soi

Dernièrement, la période de grâce de la couleur est revenue au début des années 2000. Avant cela, la mode, le design, l’architecture misèrent sur le sobre, le neutre, le minimalisme, la non-couleur.

Aujourd’hui on sait que la couleur est multiple et complexe. Qu’elle est empreinte d’une dimension émotionnelle dont elle est indissociable. La couleur est omniprésente et influence tout ce que nous faisons, même si nous n’en sommes pas vraiment conscients. Elle nous aide à savoir si un aliment est bon ou toxique, si un insecte volant est susceptible de nous piquer ou s’il est totalement inoffensif.

La couleur nous aide également à avancer sur notre chemin de vie car en se connectant à celle-ci nous nous connectons à ce que nous ressentons, et ce que nous ressentons nous rapproche de qui nous sommes.

22 – Sa physiologie

Selon plusieurs études (l’effet Zillmann 1971, Ganett et Maddock 2011, Schwarz et Clore 2003) le noyau amygdalien de notre cerveau influence les traitements cognitifs de l’information par phénomène dit de transfert d’affect créant une activation physiologique. Les couleurs éclairent le cerveau et nous font des choses sans que l’on sache très bien pourquoi.

Les influences physiologiques de la couleur opèrent même les yeux fermés. La peau et la rétine ont une photosensibilité comparable (Campbell et Murphy 1998). Ce qui signifie donc que notre peau est sensible aux couleurs. Nous savons que notre peau réagit à certaines longueur d’onde comme les UV qui nous provoquent des coups de soleil. Qu’en est-il des longueurs d’onde dites « visible » comme celles qui composent la couleur ?

Selon la pensée traditionnelle chinoise du Nei King So Ouenn, l’homme absorberait autant d’éléments par la peau que par voie digestive.

Jules Romain (1885-1972) physiologiste et écrivain, travailla sur la vision « extra-rétinienne » qui avance le fait que, sous certaines conditions, nous serions capables de ressentir la différence de température entre des objets ou surfaces colorés. En particulier chez les aveugles et concernant le rouge et le jaune.

En 1939, une étude assure que la stimulation épidermique (les yeux bandés) par différentes couleurs induisaient des effets différents (Goldstein, The organism, inspiré de la Gestalt psychologie).

Lors de plusieurs expériences cliniques, les effets de certaines couleurs ont été mis en avant tel que :
– la couleur rouge augmenterait l’activité bioélectrique dans le corps de 5,8% (pouls, rythme respiratoire, tension artérielle, nombre de battements de paupières) et la force musculaire de 13,5%. – Certaines fréquences de clignement rouge déclencheraient les crises d’épilepsie.
– La couleur turquoise influencerait notre rythme biologique et nos sécrétions de mélatonine.

Les couleurs ont également un effet sur l’ouïe. Lorsque le son nous parait désagréable, il peut être associé à certains tons de couleurs afin d’être mieux traité par le cerveau. Ainsi, on privilégiera des couleurs clairs pour des sons de basses fréquences (graves) et des couleurs plutôt foncées pour des sons de hautes fréquences (aigus). (Devisme 2000 – Déribéré 1996)

23 – Sa psychologie

A toute ces influences physiologiques s’ajoutent les influences psychologiques engendrées par la vue.
La perception du temps qui passe ou de la température ambiante varie en fonction de la couleur dans laquelle nous baignons. Les ambiances chromatiques chaudes augmenteraient l’impression de température ambiante de 3 à 4 degrés. De même une boisson chaude paraîtra plus chaude dans une tasse rouge que dans une tasse verte ou bleue. (Guéguen, Jacob 2012)

Tout cela nous prouve donc que les couleurs peuvent modifier notre vision du monde réel, mais elles peuvent également influencer nos pensées et notre comportement. Désormais certains parlent de trois grands rapports à la couleur :

– L’association personnelle à la couleur. Association consciente que nous faisons entre une teinte et quelque chose de personnel. Les couleurs de notre équipe de foot préférée, une couleur associée à un souvenir comme le mur de notre chambre d’enfant. – La signification culturelle ou symbolique. C’est une croyance profondément ancrée au sein d’une culture, elle pourra gagner en symbolique et devenir tradition. – La signification psychologique. La couleur que nous percevons nous envoie un message inconscient. La couleur nous parle dans un langage que nous comprenons instinctivement (langage des émotions) et influence notre comportement sans que nous en ayons réellement conscience.

Mais la couleur peut avoir des significations différentes en fonction de la région du monde. La symbolique du blanc, par exemple, est la pureté et la virginité en occident, alors qu’ en Chine et dans d’autres pays d’Asie, le blanc représente la mort, le deuil et la tristesse. Les symboliques des couleurs changent selon les époques et les civilisations. Leur influence est à la fois physiologique (ondes électro-magnétiques) et psychologique (culturels). Ces symboliques varient également dans l’espace et dans le temps. Il existe certaines superstitions qui ont vu le jour suite à de nombreuses anecdotes qui se sont accumulées et qui ont fini par donner naissance à une croyance. Prenez l’exemple du vert dans le milieu du spectacle. Cette couleur porterait malheur.

Le fait que la symbolique des couleurs ne soit pas universelle rend les choses bien compliquées pour celui qui veut faire le choix d’une couleur vouée à être diffusée dans le monde.

24 – La couleur dans le monde de la santé

L’action de la lumière sur notre santé est indéniable. Nous utilisons d’ailleurs certaines longueurs d’ondes dans le milieu médical. Les Rayons X font partie du traitement contre le cancer, Les UV servent à stériliser, que cela soit du matériel ou des produits de l’agro-alimentaire. Mais nous savons aussi que les couleurs sont des longueurs d’ondes , au même titre que les rayons X et les UV. Elles sont juste visibles, alors que les autres ne le sont pas, à nos yeux en tout cas.

Mais le monde s’ouvre petit à petit à la colorthérapie, chromothérapie ou thérapie par la couleur, même si ces approches sont encore vues comme ésotériques. Ces techniques nous viennent des druides, des chamanes et des prêtres Incas. En médecine chinoise il y a les couleurs chaudes, les couleurs Yang. Appartenant au masculin, ce sont les couleurs allant de l’écarlate au vert. Et les couleurs froides, les couleurs Yin. Correspondant au féminin, du vert au violet. En Inde, dans la médecine ayurvédique, chaque chakras à sa couleur.

Plus proche de nous, en occident, les couleurs sont aujourd’hui utilisées pour des actions très spécifiques. Dans les maternités, les bébés présentant une jaunisse sont traités sous une lumière bleue afin d’éliminer l’excès de bilirubine. En dermatologie, l’exposition forte à la lumière rouge-orangé diminuerait les vergetures et cicatrices.
A Lausanne, Le Docteur Grounauer a démontré que la rétine reste active la nuit, les yeux clos, et qu’une lumière rouge (perçue rose les yeux fermés) pouvait aider à lutter contre les insomnies.
Selon une étude Russe, la lumière blanche aurait des effets spectaculaires sur les patients dépressifs et asthéniques.

 25 – La symbolique des couleurs à travers le monde

Le Vert:
Aux Etats-Unis, le vert est la couleur de l’argent. C’est aussi la couleur de la nature.
En Orient, il représente la fertilité et les nouveaux départs, mais aussi l’infidélité.
En Chine, l’expression “porter un chapeau vert” signifie que votre femme vous trompe.
En Grande-Bretagne, c’est la couleur de la jalousie.
En Irlande, c’est la couleur de la chance.
Le vert était la couleur préféré du prophète Mahomet et c’est la couleur du paradis.
En Amérique du Sud, c’est la couleur de la mort.
Le vert est également la couleur qui symbolise les partis politiques écologistes en Occident tandis que dans le reste du monde il est associé au partis politiques islamistes.

Le Rouge:
En Afrique du Sud, le rouge symbolise les effusions de sang de la période de l’Apartheid. C’est devenu la couleur du deuil.
En occident, le rouge est synonyme de passion et de désir.
En Chine, le rouge symbolise la longévité et la chance. C’est traditionnellement la couleur des jeunes mariés. C’est aussi la couleur du nouvel an chinois.
En Inde, c’est la couleur de la pureté et de l’amour.

Le Jaune:
En Chine, il est associé à la pornographie. C’est aussi la couleur des empereurs.
En Egypte, C’est la couleur du deuil et de la tristesse en raison de son lien étroit avec l’or, symbole de vie éternel.
Au Japon, le jaune est la couleur de la trahison mais aussi de la bravoure.
En Europe, c’est la couleur de la lâcheté, de la faiblesse et de la trahison.
En Allemagne et en France c’est la couleur de la jalousie.

Le blanc:
En Inde, le blanc est la couleur des enterrements.
En Occident, il symbolise la pureté, l’innocence, la bonté et la paix.
En Chine, c’est la couleur de la mort et du deuil.

Le Bleu:
Au Japon, le bleu représente la fidélité. C’est aussi l’une des couleurs de la  chance.
En Occident, il est associé à la tristesse et à la déprime.
Le bleu est aussi la couleur de Krishna dans l’hindouisme. Il représente l’amour et la joie divine.
En Iran, le bleu est la couleur du deuil

26 – L’impact de la couleur sur notre état psychologique

Les différents impacts émotionnels d’une couleur dépendent du contexte visuel, de sa saturation et de la quantité utilisée. Et comme une couleur n’est jamais seule, il existe des changements de l’effet psychologique de la couleur lorsqu’on les associe. Il existe quatre couleurs “primaires psychologiques”, chacune provoque des comportements précis et observables :

Vert:
Le vert est la couleur de l’équilibre et de l’harmonie. Il se situe entre la physicalité du rouge, l’intellect du bleu et l’émotion du jaune. Il incarne l’équilibre entre l’esprit, le corps et le moi émotionnel.

Rouge:
Le rouge nous affecte physiquement. Son principal effet est de déclencher des réactions physiques. Il accélère le rythme et la fréquence cardiaque, il peut donner l’impression que le temps passe plus vite qu’en réalité. Le rouge peut également stimuler l’instinct de lutte ou de fuite, cette réaction se produit en cas de menace ou d’attaque.

Jaune:
Le jaune affecte nos émotions. Son principal effet est de déclencher des réactions émotionnelles. Il a un impact sur le système nerveux, ce qui fait de lui la couleur qui a le plus grand impact psychologique.

Bleu:
Le bleu affect notre intellect. Son principal effet est de déclencher des réactions mentales.

Ces couleurs, en fonction de leur saturation peuvent être soit stimulante, soit calmante. Si la couleur est hautement saturée elle sera stimulante et inversement une faible saturation rendra la couleur apaisante.  Le rouge foncé est physiquement excitant tandis que le rouge doux et clair est physiquement apaisant et réconfortant. Plus le jaune est soutenu, plus son impact émotionnel est fort. Plus le vert est soutenu, plus nous pouvons sentir son pouvoir sur notre équilibre et notre dynamisme.

Chaque couleur a donc ses influences spécifiques sur nos perceptions et nos comportements. Vous trouverez ci-après les spécificités des cinq couleurs qui nous intéressent ici.

261 – La psychologie du vert :

Le vert nous rassure. Il s’agit d’une réaction très primitive. Là où nous trouvons du vert, nous sommes sures de trouver de la nourriture et de l’eau. Il est synonyme de vie. C’est une couleur très reposante, signe d’équilibre et d’harmonie. Elle diminue notre pression sanguine. C’est la couleur qui est au centre du spectre visible. Trop de vert ou les mauvais tons de vert peuvent provoquer des sentiments de stagnation et d’ennui. Si d’un côté le vert incarne le renouveau et la vie, de l’autre il évoque le pourrissement et la décomposition. L’impact psychologique du vert dépend de son intensité. Le vert d’eau est tonique et rafraîchissant, tandis que le vert olive peut sembler pesant et inerte.
Le vert citron quant à lui est remplit de vie et d’énergie. C’est sans doute la couleur idéale quand on manque d’inspiration.

Résumé :
Qualités : équilibre, harmonie, fraicheur, repos, rétablissement, réconfort, paix
Défauts : ennui, monotonie, stagnation

A porter : vert tendre et foncé aident à se sentir à l’aise. Le vert citron est plein d’énergie.
A éviter : trop de vert citron peut irrité l’entourage, à éviter avec des enfants qui ont besoin de se concentrer.

262 – La psychologie du rouge :

Comme déjà évoqué, le rouge nous affecte physiquement. C’est la couleur la plus puissante. Il attire notre attention en nous disant “Attention”!! Le rouge n’a rien de timide et de réservé. C’est la couleur idéale pour les feux et les panneaux de signalisation. Des chercheurs de l’université de Rochester étudièrent l’impact des couleurs sur l’attitude des hommes envers les femmes. Ils démontrèrent que la vue du rouge augmentait l’attrait exercé par les femmes sur les hommes. Ils seraient prêts à dépenser plus pour elles, auraient tendance à poser des questions plus intimes et à montrer plus d’intérêt sexuel.

Le rouge est la couleur de la chaleur, de l’énergie et de l’enthousiasme. C’est aussi la couleur de la virilité (la force physique, l’endurance, la puissance, la passion et le désir). Elle parle de courage, de rébellion et de survie. Mais cette couleur peut aussi provoquer la colère, l’agacement, l’épuisement et la violence verbale. En utilisant trop de rouge, ou le mauvais ton de rouge on peut provoquer de l’agressivité et des confrontations. Son énergie peut le rendre épuisant et envahissant. S’il y a trop de rouge, le risque est d’avoir des difficultés à se détendre. Le mieux c’est de l’utiliser par “touche”.

Résumé :
Qualités : Chaleur, énergie, stimulation, enthousiasme, force, courage physique.
Défauts : agressif, rebelle, exigeant, dominant, impatient

A porter : quand on veut se faire remarquer, pour avoir l’air impertinent, enjoué et sexy, pour paraitre fort et responsable, pour vaincre sa timidité et aller de l’avant.
A éviter : quand on travaille avec des enfants, dans le milieu médical, dans une chambre si on a un mauvais sommeil, dans une cuisine si on veut faire un régime (associée au blanc, cette couleur ouvre l’appétit), dans tout endroit où l’ambiance est déjà électrique.

263 – La psychologie du jaune :

Le jaune est une couleur primaire, et comme nous l’avons déjà vu, elle joue sur le système nerveux et les émotions. Elle nous rend plus confiant, plus positif et plus optimiste. Le jaune est bon pour l’estime de soi. Le mauvais ton de jaune, ou l’excès de jaune, peuvent susciter des sentiments d’irritation, d’anxiété, de nervosité et de déprime. Dans des cas extrêmes, le jaune peut provoquer des pensées suicidaires.

Le jaune est la couleur du soleil et le soleil est synonyme de bonheur. Par contre elle est une des couleurs les plus ambivalentes. A quoi bon se remonter le moral avec beaucoup de jaune si trop de jaune produit l’effet inverse et aggrave la situation ?

Résumé :
Qualités : bonheur, optimisme, confiance en soi, estime de soi
Défauts : irrationalité, anxiété, peut fatiguer le système nerveux.

A porter : en cas de besoin de se remonter le moral, favoriser la confiance en soi, quand le ciel est gris cela apportera du bonheur et un rayon de soleil

264 – La psychologie du blanc :

Le blanc est la perfection. Pur et immaculé, il produit un sentiment de paix et de tranquillité, de simplicité et de clarté. Le blanc peut éclaircir les idées embrouillées et procurer une sécurité émotionnelle. Mais le blanc peut aussi être froid et stérile. Il peut isoler ou éloigner. Il peut atténuer les bruits, les distractions et les tumultes du monde. Une exception existe dans le monde la couleur : le blanc brillant. C’est une couleur artificielle, la seule couleur qui n’existe pas dans la nature. Notre corps ne s’y connecte donc pas. Il est souvent utilisé en architecture et dans les grands espaces utilitaires (parkings, usines, lotissements) car il n’interfère pas avec nous.

Résumé :
Qualités : Hygiène, clarté, pureté, propreté, simplicité, sophistication, efficacité
Défauts : isolement, stérilité, froideur, cloisonnement, hostilité, élitisme

A porter : pour avoir les idées claires, pour paraitre déterminé
A éviter : peut donner l’air distant, froid, élitiste, insensible.

265 – La psychologie du bleu :

Le bleu, couleur du ciel et de la mer, est la couleur préférée dans le monde.  Elle affecte notre mental. C’est la couleur créative par excellence. Notre cerveau s’évade avec le bleu, il symbolise la liberté. Ses qualités sont notamment la logique et la lucidité. Les tons clairs sont associés à la tranquillité d’esprit, à la sérénité et à la réflexion.

Trop de bleu ou les mauvais tons de bleu peuvent nos faire sentir et paraître distant, froid et insensible.
Dans la nature, il n’existe aucun aliment bleu. Le bleu est la couleur qui a le plus de chances de couper l’appétit, elle est associée au poison.
L’effet du bleu sur notre esprit dépend de son intensité. Les tons clairs seront apaisants et seront idéals pour dormir et rêver. Les tons foncés et saturés stimuleront notre esprit et favoriseront notre concentration.

Résumé :
Qualités : bleu clair – sérénité, tranquillité d’esprit. Bleu foncé – concentration.
Défauts : froid, distant, hostile.

A porter : bleu clair – pour paraitre accessible est amical. Bleu foncé – pour inspirer de l’autorité dans son domaine. Turquoise – pour être ouvert à la communication est au partage d’idées.
A éviter : bleu foncé – pendant le travail collectif et de cohésion d’équipe, dans une chambre d’adolescent qui aurait déjà du mal à se lever le matin.

27 – Conclusions

De manière générale, la couleur est un sujet sans fin. Un sujet qui s’applique à de très nombreux domaines étant donné son influence sur notre comportement. Elle est utilisée pour augmenter les ventes, pour donner envie, pour optimiser le travail, pour stigmatiser quelqu’un ou quelque chose. Si vous désirez savoir quelle est l’influence culturelle d’une couleur sur votre personnalité, vous pouvez visualiser cette couleur et énumérer les objets ou les adjectifs qui vous viennent à l’esprit.

Pour ce qui est de mon questionnement concernant le développement de l’apport de la couleur dans les séances de restauration somato-psychique, plusieurs pistes peuvent être envisagées selon moi.

271 – La première, plus facile à mettre en place, serait de miser un peu plus sur l’aspect vestimentaire. Nous proposons une couleur pour soutenir l’effet de la séance et le travail inconscient qui s’effectue après celle-ci. Pourquoi ne pas suggérer que cette couleur, en plus d’être mise dans le champs de vision, soit également portée (par touche) au quotidien. D’abord parce que c’est la manière la plus adaptable pour que nous visualisions le plus souvent possible la couleur choisie et aussi parce que, si on prend en compte le fait que la peau capte également les couleurs, cela nous donne (peut-être) une entrée d’intégration supplémentaire.
En annexe vous trouverez une piste sur les couleurs qui pourraient être proposées en fonction de l’élément en difficulté.

272 – Une deuxième piste serait de faire un tout petit test à nos patients qui ciblerait leur propre palette de couleur. Dans son livre (Le pouvoir des couleurs), Karen Haller propose 11 questions qui nous oriente vers une des quatre palettes tonales. Et si le patient choisissait la couleur qui l’accompagnera dans les 6 semaines suivant la séance parmi sa propre palette tonale ? Cela aurait-il plus d’impact, sachant que cette couleur lui “ressemblerait” plus émotionnellement parlant ? Il pourrait y avoir, j’en suis certaine, encore beaucoup d’autres façon d’utiliser au mieux les couleurs comme support. En étudiant plus profondément leur impact psychologique inconscient en rapport direct avec les émotions, par exemple.
Mais pour cela, le praticien devrait développer des connaissances pointues sur les couleurs, et ce ne serait pas ce qu’on pourrait dire “écologique”. Après tout, c’est bien pour cela que des thérapies basées uniquement sur la couleur existent.

Annexes : 

Si nous devions miser sur le vestimentaire, voilà ce que l’on pourrait proposer en fonction des difficultés énergétiques liées aux éléments de la médecine chinoise.

Pour le Bois, les couleurs suivantes pourraient être appropriées :
– Le gris qui tempère lorsque l’on éprouve de la colère et qu’on se sent devenir agressif.
– L’or qui aide à travailler sur un projet d’envergure.
– Le vert pâle qui met fin à des colères ou à des crises d’agressivités

Pour le Feu, les couleurs suivantes pourraient être proposées :
– L’orange qui donne de l’énergie de la force et du courage, qui fait retrouver le sourire et la joie de vivre.
– Le rose qui favorise les rencontres intimes et amoureuses, stimule l’énergie, provoque le désir.
– Le rouge clair qui nous gorge d’énergie.
– Le rouge foncé qui donne de l’énergie, stimule l’envie d’avoir du plaisir.

Pour la Terre, les couleurs suivantes pourraient être proposées :
– Le bleu pâle qui favorise l’inspiration créatrice, stimule les fonctions cérébrales et intellectuelles.
– Le bleu foncé qui donne de l’assurance, augmente la confiance en soi, la capacité de jugement et la perspicacité.
– Le gris qui repose les système nerveux dans les périodes d’anxiété, d’angoisse ou de grandes tensions.
– Le jaune qui augmente et aiguise les facultés intellectuelles.
– L’or qui augmente la portée de nos vertus et la puissance de nos valeurs.
– L’orange qui aide à voir plus clair quand tout semble confus.
– Le rose qui apaise les tensions, l’angoisse et la peur.
– Le rouge foncé qui stimule l’imagination et renforce la confiance en soi.
– Le vert pâle qui calme ors de situation stressantes et angoissantes.
– Le vert foncé qui fait naître la création et stimule l’esprit d’invention.
– Le violet qui nourrit la confiance en son instinct.

Pour le Métal, les couleurs suivantes pourraient être proposées :
– Le jaune qui stimule et augmente la capacité à communiquer.
– Le noir qui donne de l’audace quand vient le temps de s’affirmer.
– Le rouge foncé qui donne la capacité d’exprimer ses émotions.

Pour l’Eau, les couleurs suivantes pourraient être proposées :
– Le bleu foncé qui donne l’image de quelqu’un de fort et de solide. Qui donne de l’assurance et accroît la confiance en soi.
– Le noir qui provoque un sentiment d’indépendance, qui donne de l’assurance et de la confiance en soi.
– L’orange qui donne de l’énergie, de la force et du courage. Qui favorise l’optimisme et la positivité.
– Le rouge clair qui fait se sentir puissant, fort et invincible.
– Le vert foncé qui neutralise la mélancolie, le découragement, le spleen, la dépression.