La médecine dispose de tout un arsenal chimique pour répondre aux divers symptômes et pathologies présentés par les patients. Elle vise à créer les conditions pour qu’ils puissent se rétablir en assimilant ces substances avec plus ou moins de succès. Il n’en demeure pas moins que le patient reste l’élément incontournable de son rétablissement. Il possède quelques outils pour assurer sa propre guérison avec le système réparateur et celui des cellules souches. Ils sont les fondements de la RSP.

131 – le système réparateur

Est à la base du processus d’auto guérison. Son rôle est primordial car il est capable de :

Un médecin américain, le Docteur Andrew Weil, dans son ouvrage « le Corps Médecin » (éditions J.C.Lattes – 1997) a su décrire simplement la complexité de son fonctionnement. L’ADN contient toutes les informations nécessaires pour fabriquer les enzymes qui lui permettront de se réparer lui-même. Tel un service d’observation, il se trouve continuellement en alerte et stimulé par l’apparition d’une lésion. 

Le processus général est toujours le même. Immédiatement après avoir établi le diagnostic, l’ADN commande à l’enzyme qui a reconnu l’erreur, l’endonucléase, de couper l’une des extrémités du brin affecté par la lésion. Une autre enzyme, l’exonucléase, coupe l’autre extrémité éliminant ainsi la partie atteinte. Une troisième enzyme, la polymérase 1, est alors chargée de combler le vide avec des nucléotides sains. Une dernière enzyme, la ligase, n’assemble de nouveau les parties coupées. C’est le couper coller en informatique.

Ces opérations sont rendues possible grâce à l’action des enzymes. Elles travaillent à une vitesse incroyable, n’entraine aucune modification du milieu intérieur ni d’augmentation de température.

Reconnaissance – diagnostic – excision – remplacement – resynthèse

Le processus réparateur, au niveau des tissus, présente les mêmes caractéristiques générales : repérage (diagnostic), élimination et remplacement (traitement).

Lors d’une fracture, un caillot sanguin se forme autour du trait et l’obture. Il fournit l’armature sur laquelle les fibroblastes et les nouveaux vaisseaux sanguins vont pouvoir se développer. Cette régénération implique l’action de forces antagonistes : – les ostéoclastes détruisent l’os alors – les facteurs de croissance, les ostéoblastes, le construisent. Robert Becker, un chirurgien orthopédique chercheur en électrophysiologie et électro médecine, (The Body Electric – éditions William Morrow Paperback – 1998) a montré que cette reconstruction était rendue possible grâce à de minuscules courants électriques générés par la blessure. Ils ramènent les cellules périphériques à la fracture à l’état primitif où elles possèdent une grande capacité de croissance et de régénération.

Il en est de même dans le cas d’une plaie. Les nerfs périphériques informent le cerveau de la nature des dégâts. Celui-ci réagit en enclenchant deux processus : – l’un est antalgique ; – l’autre immunitaire vise à protéger et à défendre l’organisme. Ce dernier accélère la migration des globules blancs – les neutrophiles – pour prévenir l’invasion des germes, élimine les cellules mortes par de grosses cellules dévoreuses – les macrophages – et reconstruit le tissu lésé avec des fibroblastes qui prolifèrent. Des recherches ont démontré l’importance, dans la cicatrisation des plaies, de très petites protéines appelées les facteurs de croissance qui stimulent ou inhibent le développement de la cellule. Elles augmentent la synthèse de l’ADN et de l’ARN dans le noyau et favorisent la guérison.

L’organisme est donc bien armé pour se maintenir dans un état d’équilibre harmonieux et se défendre contre les agressions. Un certain temps est nécessaire au système réparateur pour qu’il remplisse sa fonction. Mais si les perturbations persistent au-delà du temps de cicatrisation normale, trois semaines environ, quand en médecine chinoise le Yang devient Yin, quand l’aigu devient chronique, nous nous trouvons en face de deux hypothèses :

– Soit le système réparateur est lésé :

– Soit la deuxième hypothèse : il n’est pas en mesure de répondre à cette agression parce qu’elle n’est pas de son ressort. Et là, il y a fort à parier qu’un problème d’ordre psycho-émotionnel en soit la cause. Le système réparateur ne peut pas intervenir d’où une douleur ou un dysfonctionnement qui va perdurer. La RSP peut agir en identifiant l’origine du conflit.

132 – Les cellules souches

Elles jouent un rôle central dans le développement des organismes ainsi que dans celui du maintien de leur intégrité au cours de la vie. Elles sont capables de générer des cellules spécialisées en se différenciant. L’étude des cellules souches animales a récemment été mise au grand jour avec l’attribution du prix Nobel de médecine 2012 décerné à Sir J.B.Gurdon, biologiste moléculaire britannique, et à Shina Yamanaka, le chercheur japonais. Ils ont mis au point la technique de fabrication des cellules souches pluripotentes induites à partir de n’importe quelle cellule du corps.  

Elles sont reprogrammées de manière génétique et peuvent se multiplier à l’infini pour donner différents types cellulaires. Leur division peut être symétrique, la cellule se divisant en deux cellules souches, ou bien asymétrique, la première conservant l’ADN original et la deuxième une copie. Cette dernière se différencie pour acquérir les spécificités du tissu à réparer : – l’un des trois feuillets embryonnaires que sont l’endoderme, l’ectoderme et le mésoderme, – celui du trophectoderme à l’origine du placenta, – ou encore celui des cellules germinales lié à la formation des gamètes que sont les spermatozoïdes et les ovocytes.

Chaque jour, notre corps en fabrique trois millions. Elles sont présentes et dispersées dans tous les organes du corps humain (peau, intestin, cerveau, foie, cœur…) plus ou moins rassemblées dans des niches. Lors d’un dérèglement interne, celles qui “stationnent” dans la moëlle osseuse sont activées par les cytokines – des hormones du système immunitaire – qui les guident dans le sang pour les conduire vers l’organe endommagé. Là, elle y prolifèrent et se transforment en cellule de cet organe. Ainsi le foie en possède pour fabriquer les hépatocytes, le cœur les cardiomyocytes, la moelle osseuse les globules rouges, blancs et les plaquettes, ainsi que tous les autres organes.

133 – le renouvellement cellulaire

Le système réparateur et les cellules souches participent au phénomène de renouvellement cellulaire en dehors de toute agression. Notre corps perd constamment les couches supérieures de son épiderme tandis que les couches inférieures fabriquent une nouvelle peau dont toutes les cellules sont renouvelées en vingt et un jours. La muqueuse du foie se régénère très rapidement (un à deux jours) ; Il faut compter quatre à cinq jours pour les intestins et l’œsophage ;  plus longs seront d’autres renouvellements de cellules comme celui de la prostate ou de l’odorat (2 à 3 mois), des cellules sanguines (quatre mois), de l’estomac (un an), des cellules osseuses de tout le squelette (entre cinq et dix ans), et des muscles qui en prendront de sept à quinze. Mais avec le vieillissement cellulaire, ce phénomène de récupération et de régénération s’avère moins performant.

134 – l’effet placebo

Un placebo – plaire en traduction – est un moyen thérapeutique qui n’a aucune efficacité propre mais qui agit sur le patient par des mécanismes psychologiques et physiologiques. Nous nous attachons à celui qui correspond au résultat psycho-physiologique positif constaté après l’administration d’une substance ou bien après la réalisation d’un acte thérapeutique. Cet effet bénéfique, selon divers essais cliniques réalisés sur ce sujet, oscille entre 30 et 70 %. Le changement d’attitude du patient, lorsqu’il prend part à un acte thérapeutique, en est un des éléments incontournables.

Howard M. Spiro, un entérologue américain,  a démontré le peu d’efficacité du placébo sur la lésion organique mais beaucoup plus sur la souffrance qui l’accompagne. Il tend à confirmer son bénéfice dans les troubles psychosomatiques et psycho-fonctionnels (Doctors, Patients and Placebo – Edition Yale University Press – 1986). Une diminution des symptômes, après traitement par placebo, pourrait aussi s’expliquer par une guérison spontanée ou une régression naturelle de la maladie. De fait, de nombreuses pathologies disparaissent au bout d’un certain temps, avec ou sans traitement.

Pour J.J.Aulas, psychiatre et pharmacologue lyonnais, auteur des “Médecines douces, des illusions qui guérissent” chez Odile Jacob (1993), il n’existe toujours pas de meilleure définition que celle de Pierre Pichot, un psychiatre, formulée en 1961 : « l’effet placebo est, lors de l’administration d’une drogue active, la différence entre la modification constatée et celle imputable à l’action pharmacologique de la drogue » (A propos de l’effet placébo – revue Med Psychosom – 1961).

L’un de ses éléments fondamentaux, outre la bienveillance du praticien, est de délivrer au patient un message positif par suggestion. La plus ancienne des ses théories a été formulée par Hippolyte Bernheim, un médecin neurologue français, en 1888 et reprise en 1910 dans son livre “Hypnotisme et suggestion” (Editions Douin). Elle incite le patient à se focaliser sur la chose suggestionnée pour faciliter sa transformation par des mécanismes inconnus.

Pavlov, médecin et physiologiste lauréat du Prix Nobel de Médecine et de Physiologie en 1904, a démontré que la répétition de mots associés à la représentation des objets et des êtres stimule des aires de la pensée qui donnent au signal sonore une valeur symbolique : le mot et la représentation ne font qu’un. Ce qui fait écrire à C.Bykov, un de ses élèves, dans “l’Ecorce cérébrale et les organes internes” (Edition en langues étrangères – Moscou – 1956) “qu’un mot peut être un stimulant puissant” et dans certains cas plus puissant qu’une substance administrée.

La prestigieuse revue Science a publié une étude en PET Scan – technique d’imagerie permettant de visualiser la consommation en oxygène des zones cérébrales durant leur fonction physiologique . Elle montre que l’administration d’un morphinique et d’un placébo produit l’activation des mêmes structures anatomiques, le gyrus cingulaire antérieur qui occupe un rôle dans les états affectifs et intervient dans le choix des réponses. Qu’il y ait administration d’un médicament ou seulement d’un placébo, les circuits empruntés sont les mêmes !

Alors pourquoi ne pas les actionner plus souvent quand cela s’avère possible. Il ne s’agit pas de quantifier l’importance ou non de l’effet placébo, seulement de rappeler sa capacité à intervenir dans le processus de guérison. Howard Spiro dans « la puissance de l’espoir » argumente que toute médecine alternative, dans la mesure où elle ne présente aucun danger pour le patient, a tout à fait sa place dans la panoplie du thérapeute.

Il est des pathologies pour lesquelles la médecine rencontre des difficultés à les traiter. C’est le cas des maladies psychosomatiques. Des chercheurs, des médecins, des hommes, ont essayé de trouver la faille de ces insuccès qui amènent de plus en plus de nos concitoyens à rechercher une médecine moins agressive, plus attentive à leur personne, qui prenne le temps de les écouter, de les comprendre et de les sécuriser. « Si la supercherie guérit, écrit le professeur Escande, c’est qu’elle fait appel à des mécanismes de guérison puissants. Ce sont ces mécanismes qu’il est urgent de découvrir ».

Il n’est pas besoin de les découvrir, seulement d’observer nos patients. Il n’est point de supercherie, seulement d’ouverture d’esprit. Ce n’est pas la maladie qu’il faut guérir mais aider le patient à se libérer de ses programmes perturbateurs. C’est ce que propose la RSP. Une fois le programme perturbateur identifié, elle suggère l’engrammation d’un programme positif par une répétition des mots en association avec un déclencheur sensoriel, en l’occurrence une couleur.